Parfois je me sens mal d'être enceinte...je culpabilise...
Mais me sentir mal comme ce week-end, jamais...
Nous étions inviter à un mariage, toujours mon sourire niai aux lèvres, des plaisanteries entre amis "oh Zag c'est bon, prend un peu de Champagne ça va pas le tuer!", des questions sur ma grossesse "c'est prévu pour quand? Fille ou garçon?" j'étais la femme enceinte bien dans ses baskets ou plutot bien dans ses talons!
La soeur du marié me demande à son tour "ça va? pas trop d'effets désagréables au début de ta grossesse? des nausées?" toujours le sourire niai et avec une joie presque "insolente" je réponds, lorsqu'elle m'annonce qu'elle vient de perdre des jumeaux il y a un mois...
Je me sens mal mais alors mal...je me dis "des jumeaux, c'était surement une FIV" on me la fait pas à une ex-pmette comme moi!
Un peu cruche, je m'excuse, je lui fais une bise, je la prends dans mes bras, j'ai envie de pleurer...
Elle me répond "ça va" avec un sourire mélé de tristesse, un sourire forcé...ce même sourire forcé que j'ai fait lorsqu'on m'annoncait des grossesse...
"En tout cas je suis très heureuse pour vous" le pompom...qu'est-ce que j'ai pu la sortir cette phrase aussi...
Je lui raconte que nous aussi on en a bavé, qu'on a du passé par une PMA et que le bébé que je porte est le fruit d'une FIV
Elle semble surprise, me dit qu'elle c'est un peu plus compliqué, qu'ils ont fait une FIV ICSI
Je lui raconte alors que nous l'ICSI c'était moins une et elle s'étonne de mes connaissances en PMA.
Elle me questionne alors sur le lieu de mon centre PMA, me dit qu'elle a perdu ses jumeaux très tôt, qu'il lui reste encore "deux essais", je n'ose pas demander si ce sont 2FIV ou des transferts d'embryons congelés mais je conclue la discussion en lui disant: " je peux comprendre ce que tu ressens..."
J'ai envie de lui dire tellement plus mais entre deux coupettes et trois petits fours ce n'est franchement pas le moment, nous avons donc repris des discussions banales comme si ne rien n'était...
Mais je me sentais mal, j'avais envie de cacher mon ventre pour ne pas lui faire de peine...
Pendant la soirée, je n'avais pas le coeur à danser, je suis rentrée me coucher à l'hôtel car je n'avais pas envie de lui mettre mon bidon sous le nez alors qu'elle se changeait les idées au mariage de son frère...
Depuis cette soirée tourne en boucle dans ma tête tout ce que j'aurai aimé lui dire "qu'elle ne lache pas" "qu'elle se batte" "que si il y a eu une accroche cette fois-là, la suivante sera peut-être la bonne" et puis je me dis que finalement c'est peut-être mieux...peut-être elle aurait pris ça pour de la pitié ou je ne sais quoi comme moi je le pensais quand on essayait de me réconforter avec des "ça finira bien par arriver, arrête d'y penser..."
Comme quoi, même en ayant connu la PMA c'est pas facile de trouver les mots justes...